Déménagement titanesque pour 40 m3 de roches et de fossiles [article Dernières Nouvelles d’Alsace]
Les travaux de mise aux normes incendie de l'une des réserves du musée d'Histoire naturelle de Colmar ont entrainé le déménagement et le rea-ménagement des 40 m3 de roches, minéraux, fossiles et ossements qui constituent les collections géologiques de l'etablissement. Pas une mince affaire.
La pose, notamment, de flocage dans le plafond de ladite réserve ne pouvait se faire en présence de son contenu. « Ce stock de roches, de fossiles patrimoniaux, d'ossements de mammouths, de minéraux, n'avait pas bougé depuis quarante ans », explique la directrice du musée Claire Prêtre. « Pour la sécurité de cette collection, il fallait la déplacer pendant les travaux ».
Le stock comprend la collection Georges Roques
Plus facile à dire qu'à faire. « C'est très lourd, mais aussi très fragile. Un fossile peut se déliter en surface, la manipulation doit être soigneuse ». Réparti sur un millier de plateaux contenant en moyenne une vingtaine d'échantillons, ce stock comprend la collection Georges Roques, qui a passé sa vie à fouiller la gravière de Hanhoffen à Bischwiller. On trouve des défenses, des mandibules ou des fémurs de mammouths.
Ce gros chantier a été confié à un régisseur d'objets d'histoire naturelle et expert en conservation préventive, Hugo Bordet de la société HBconservation basée à Montreuil, lequel est intervenu avec sa collaboratrice Julie Jung-Vasseur pour se charger, dans les grandes lignes, « de créer un inventaire, de tout répertorier, de tout photographier, de tout dépoussiérer et de tout conditionner » dans des sachets individuels.
Ainsi tout était prêt pour que le transporteur, la société Artrans, puisse faire faire deux al-lers-retours à cette immense collection en toute sécurité.
Stockée en périphérie de la ville pendant les travaux, elle a réintégré les murs de la réserve cette semaine. Mais pas n'importe comment. « Tout était rangé par époques, par ré-gions. La localisation des objets dans la réserve correspond à ces données ».
Hugo Bordet a également placé des mouchards sur les plateaux, et tout scrupuleusement réétiqueté et numéroté. « Cela simplifiera le travail du musée ». En effet, le président de sa section géologie, Martial Boutantin, « a très bien documenté et classé les pièces. C'est vraiment une collection vivante, active, pas oubliée dans un placard ». Pour Claire Prêtre, ce déménagement a constitué « un bon entraînement pour le personnel du musée. On espère en effet externaliser une partie des réserves car ici nous sommes un peu à l'étroit ».